Les fougères
Frémissent
Encore
Elles se referment sur le bleu
Des ombrelles opalescentes
Des ruisseaux cristallins
De la lumière
Les grands arbres attentifs
Où le soleil essaime
Portent la voûte ombreuse
De Brocéliande
La forêt millénaire
Une multiple
En ses lacis secrets
Où nous mène l’artiste
La femme
Dont les pas furtifs
Marquent encore les chemins de mousse
Vient-elle de passer le pont dont le bois a gémi ?
Qui donc chante dans les berces dans la ramure des vieux chênes ?
Qui donc se mire à la fontaine en épelant
Le nom de son amour caché
Celui qui vit couché
Dans le foisonnement
Des prêles et des fraises sauvages ?
Cet homme est éternel – cet homme est magicien
Il guette sa Viviane
Juste à l’envers des frondaisons
Juste à la croix des sentes bleues du ciel – jusqu’à
L’amour et l’horizon – sur les frissons
Du vent où les replis du temps
Ariane Dalaïe
Pour Bakelite, coloriste plasticienne en photographie